CLINCHAMP: Commune du canton de Bourmont à 32 Kilomètres de Chaumont. Pop. 551 hab. Le territoire, qui est une terre assez ingrate, a 1607 hect. d'étendue. Il est arrosé par le ruisseau de la Rouasse, sur lequel on a construit deux moulins.
Au sud, sur une montagne qui a 400 mètres d'altitude et près du moulin à vent, est la chapelle Sainte-Anne, et au nord, sur une autre élévation, la chapelle Saint-Charles. Il y a encore plusieurs moulins à la ferme de Sèchepré. Le chemin de moyenne communication n° 40 traverse ce territoire.

La Mairie
La commune possède 515 hectares de bois; elle entretient des écoles pour les deux sexes, et celle des filles est confiée aux soeurs de la Providence. Il n'y a plus aujourd'hui d'industrie spéciale à Clinchamp; mais autrefois on y fabriquait beaucoup de toiles, des droguets, de la bure, etc.
L'église dédiée à S. Pierre-ès-Liens, a un desservant .En 1789, elle faisait partie du doyenné de Toul, et la paroisse, de la généralité de Champagne, ressortissait du bailliage de Chaumont, prévôté de Nogent. La seigneurie appartenait à un laïque qui possédait aussi Lézéville. Il avait toute justice. Dans la rue du Colombier était un fief particulier, dit du Colombier ou de Latour, qui relevait de Lafauche.
Il est fait mention de Clinchamp dans des chartes du commencement du XIIe siècle, et il est rare que son nom, toujours écrit de même, soit latinisé cependant, on trouve quelque fois Clincampus. Les habitants étaient-ils Lorrains ou Français?
Carte de Cassini
Anciennement leur communauté était considérée comme faisant partie du Bassigny-Barrois ; mais au XVIe siècle, alors qu'ils avaient pour seigneurs les Demailly, barons d'Ecot, il y avait doute, et lors du traité des limites entre la France et la Lorraine, en 1571, on les oublia. Alors ils furent à peu près indépendants, et lorsqu'on les convoqua neuf ans après pour la rédaction de la coutume du Bassigny, ils ne répondirent pas à l'appel.
Cependant, au milieu de l'agitation qui régnait, ils comprirent bientôt qu'ils ne pouvaient rester ainsi dans l'isolement, qu'il leur fallait un protecteur, une nationalité, et en 1584 ils se donnèrent à la France, à la condition qu'ils seraient exempts des impôts, des tailles et de la milice, moyennant un abonnement de quinze écus par année.
C'est grâce à ces privilèges que leur communauté s'est maintenue et a pris même quelque développement par l'industrie. Ils ont eu soin de faire renouveler les lettres de Henri III par tous les rois qui lui ont succédé, et jusqu'en 1783 ils ont su les faire respecter ; mais, en cette année, on les contraignit à s'imposer selon les facultés de chacun d'eux. Ils réclamaient encore à la révolution.
Pendant la minorité de Louis XIII, le seigneur de Clinchamp, qui prenait le titre de baron, avait embrassé le parti des rebelles et il fit avec Tavannes beaucoup de mal au Bassigny. En 1636, on le retrouve encore parmi les mécontents ; il s'empara de Montigny, de plusieurs autres châteaux des environs et leva des contributions sur tout le plat pays.
Le brave Bernard Navel, lieutenant, qui commandait en second la fameuse compagnie franche qui battit tant de fois l'ennemi pendant le siége de Dantzick, était né à Clinchamp, le 31 mai 1783. Il fut trois fois cité à l'ordre du jour.